Généalogie et Histoire en Pays Dolois  

Dol de Bretagne, histoire et cartes postales

Quelques pages d histoire locale

 

 

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La Grand'Rue de Dol est l'une des plus pittoresques de Bretagne.

 

Elle est le coeur de la cité. Ainsi pour Victor Hugo "Dol n'est pas une ville mais une rue".

Mentionnée dès le XIe siècle, elle a vu passer marchands et guerriers.

On imagine les foules colorées la remplissant au Moyen Age, pèlerinant au sarcophage de "Monsieur saint Samson", se pressant au "Gros chêne" pour voir pendre à "la grande vergue" quelque malandrin, se bousculant les jours de foire autour des trois cohues", de "la pompe" ou de "la croix aux pigeons".
A chaque maison chante une enseigne :"la Grande Pirotée", "l'Image
Saint Michel", "le Pilier blanc", "le Pilier rouge", "La Cité", "le Grand Pot d'étain", "la Forge", "la Grande Trottelière"...

Derrière chaque façade se cache une histoire, une intrigue, un drame.

Au XIX e siècle, il y avait encore beaucoup de maisons anciennes présentant la même disposition ;  généralement dépourvues de pignons sur la façade, elles possédaient au rez de chaussée une galerie couverte, établie derrière de robustes piliers de granit qui soutiennent l'étage supérieur à pans de bois. La plupart de ces habitations ne datent que du XV e siècle, quelques unes pouvant dater du XIII e siècle.

Dévastée, elle conserve ses toits. Etranges silhouettes qui se découpent sur le ciel dans une atmosphère d'estampe. Tout est ligne, jeu, harmonie.

Le crayon accroche une tourelle, un lanternon, glisse sur une grande pente d'ardoise, se brise.

Chassé par le boutiquier le poète habite les combles. L'enfant rêve sur les toits de la rue.

Au "Dos d'âne", le Quengo, les Palets s'épaulent.

La Guillotière domine la porte d'En-Bas comme elle le faisait jadis, de l'Eperon à la rue Etroite

Une cheminée s'écroule depuis trois siècles.

En 1836, lorsque Prosper Mérimée décrit Dol dans "Notes d'un Voyage dans l'Ouest de la France", nos rues étaient encore bordées de nombreux logis et porches anciens.

Vingt ans plus tard, l'archéologue dolois Toussaint Gautier ne peut que constater : "Cette description était alors exacte, aujourd'hui, elle ne l'est plus, tant les démolitions vont vite et prennent une progression rapide. Sauf quatre à cinq, qui existent encore, tous les autres porches ont disparu. C'est un malheur pour l'archéologie... Parmi ceux qui restent, on peut citer celui qui est à l'entrée de la "Cour-aux-Chartiers", et celui qui fait l'encoignure de la rue des Chantres où il y a une colonne délicieusement évidée. On pourrait signaler pour les mêmes raisons, la maison de "La Boussinière" ou "Grisardière", le porche a été masqué par une devanture qui empêche de voir les piliers, qui du reste, sont semblables à ceux qu'on peut examiner tout auprès."

De nos jours, la maison d'encoignure avec sa délicieuse colonne et la maison proche de la Boussinière ont également disparues.

AU MIDI. :

LA MAISON
du "GROS CHENE"

groschene.JPG ce groupe de maisons représenté sur un dessin anglais datant de 1854, présente les n° 1, 3 et 5 de la grande rue et l'emplacement actuel de la mairie.

LA MAISON du "GRAND POT d'ETAIN"

pot etain.jpg le grand pot d'étain, aujourd'hui bar du centre, la maison a été rehaussée d'un étage.

au n° 5 - Le grand pot d'étain (auberge célèbre par l'aventure survenue à un chanoine oublieux des lois de la tempérance, est encore un bar de nos jours). Le poids public, appartenant à l'évêque, était établi, en dernier lieu; en la maison du "Grand Pot-d'Etain", située au midi de la Cohue au Blé. C'était là que les sujets de Sa grandeur étaient "tenus d'aller peser et balancer leurs marchandises". Le poids public était affermé, au seizième siècle, soixante sols par an.

LA MAISON de "LA CITE"

la cite.jpg la cité

au n° 9 - La cité (son jardin se prolonge jusqu'à l'ancienne douve et est en partie construit sur les restes de la tour aux bourgeois)

LA MAISON "DES TROIS PIGEONS"

trois pigeons.jpg la maison des trois pigeons

Ancienne auberge dont la construction remonte à la fin du XVIe siècle, la "Maison des trois pigeons", située au n° 13, offre un porche, récemment restauré, soutenu par deux colonnes polygonales à chapiteaux légèrement ouvragés. Ses poutres de chêne apparentes datent de l'époque de construction.

Son porche abrite, depuis 1953, une curieuse fresque abstraite du peintre Louis-Roger.

Elle renferme, au rez de chaussée, une immense cheminée du même type que celles du Mont-Saint-Michel.

Son jardin, borné par le mur de rempart, domine l'ancien fossé de défense. Une ouverture à même ce mur - aujourd'hui condamnée - permettait d'accéder au fond de la douve par un escalier latéral précédé d'un petit palier (voir dessin du Quengo par Robida)..

Comme ses voisines, les auberges du "Grand Pot d'Etain", du "Gros chêne" ou de "La Grande Trottelière", elle recevait, les jours de foires, chalands et regrattiers ou, au long de l'année, pèlerins du "Tro Breiz" venus prier sur la tombe de "Monsieur Saint Samson".

La halle ou "cohue au blé" et l'Auditoire public se trouvaient jadis vis à vis cette auberge,dans un bâtiment construit au centre de l'actuelle rue.

Aussi, bien des fois, plaideurs, robins et clercs durent-ils venir régler leurs litiges autour de quelques pichets de cidre ou, entre deux séances, prendre une poignée de feu à sa monumentale cheminée où l'hôtesse faisait rôtir, à pleines broches, les pigeons.

 

LA MAISON DES "PETITS PALETS"

rbmp.jpg
dessin de Robida

palets-testard.jpg
dessin Docteur Testard, lors des sondages

avant travaux de restauration

palets-c.JPG
la maison des "petits-palets"
aujourd'hui

Au n° 17, la Maison des "Petits Palets" en patois maison des P'LETS dont on a fait savamment "Plaids" en construisant à ce sujet une belle légende est un ancien hôtel particulier et l'un des rares spécimens de l'architecture civile du XIIe siècle. Elle témoigne de l'essor que prit Dol au XI et XIIe siècle, à la suite de la conquête de l'Angleterre par Guillaume de Normandie, à laquelle avaient pris part de nombreux seigneurs dolois. Sa façade, malheureusement très retouchée, est entièrement en granit appareillé.

Elle conserve au rez de chaussée les restes de trois grandes arcades en plein cintre, décorées de chevrons brisés et reposant sur deux piliers cylindriques à chapiteaux romans. L'étage supérieur possède deux baies également en plein cintre ornées de quatrefeuilles et de dents de scie dont l'une renferme les traces de deux arcades plus petites également cintrées, surmontées d'une tête humaine.

A côté se trouvent deux fenêtres carrées du XVIe siècle.

On voit derrière la maison un pavillon carré à toit élevé, de l'époque Louis XIII.

En avril I960 des travaux de restauration ont été entrepris sous la direction de M. R. CORNON, architecte en chef des Monuments historiques, qui redonneront à ce vieil hôtel roman son aspect d'origine.

Ruprich Robert le date des environs de 1160.

Dans un acte du 12 septembre 1572; la maison des "Palletz" est décrite comme "maison manable".

On retrouve ce même mot "Palets" dans une pièce du 20 septembre 1659.

Enfin, en 1680, elle est donnée comme "maison noble".

C'est d'ailleurs cette orthographe "Palets" que l'on retrouve dans tous les actes de transmission.

Selon Littré "Palet" désigne une boutique en champ de foire.

Pour la première fois, en 1843, Ogée, dans son "dictionnaire historique et géographique de Bretagne" innove l'orthographe fautive de "Plaids" qui, bien que réfutée par Toussaint Gautier, la Borderie et François Duine, fut répandue avec toutes sortes de sottises par les guides touristiques»

Servis par des amateurs aussi peu sérieux que l'abbé Lécarlatte n'ont-ils pas attribué la construction de ce vieil hôtel roman à... César (sic),... Judual (VIe siècle),... saint SAMSON, ... Nominoé (Ixe siècle),... la Duchesse Anne,... les évêques de Dol,… les juges,.,, qui -suprême invention - auraient rendu là-haut de ses fenêtres, la Justice. Mieux, au dire d'un récent guide, elle ne serait plus "aujourd'hui à Dol qu'un souvenir".

A la Révolution la "Maison des Petits Palets" était à la famille Saint Pair de Carlac.

Mise sous séquestre comme bien d'émigré, elle fut vendue nationalement et devint la propriété de Pierre-Charles Lepoitevin de la Crochardière. En 1840, le 1er étage était occupé par les héritiers de M. Ferron de la Sigonnière, descendant des Saint Pair de Carlac.

 

L'HOTEL DU "QUENGO"

rbquen.jpg dessin de Robida.

Situé au n° 19, au fond d'une cour, et visible surtout du côté du Boulevard Deminiac, le "Quengo" est un ancien hôtel particulier datant du XVIIe siècle. Le mot "QUENGO" désigne simplement une terre de la paroisse d'Irodouer d'où sortit la branche des FERRON qui habita notre ville.

Il se compose de deux corps de bâtiments dont l'un possède un toit en carène surmonté d'un lanternon présentant une courbe ondulée et dont l'autre est flanqué de deux tourelles en encorbellement ; entre celles ci, une fenêtre rectangulaire est encadrée de pilastres cannelés à chapiteaux ioniques.

A l'intérieur, un escalier de pierre conduit au premier étage, où se trouve une porte décorée dans le style renaissance.

L'historien "breton François Duine le décrit ainsi : "Avec ses toits un peu solennels mais élevés et de formes variées flanqués de tourelles au chapeau d'ardoise polygonal, avec son perron, dans la solidité un peu massive du bâtiment et la simplicité des fenêtres, la maison du Quengo, ainsi nommée de la famille qui s'y établit à la fin du XVIIe siècle, présente un type notable de l'architecture civile dans les petites villes".

Son jardin, surplombant le mur de rempart et l'ancienne douve, renferme un passage secret ainsi qu'un vieux colombier cylindrique, que l'on a souvent confondu avec la tour des Bourgeois, dont la salle est couverte d'une coupole percée d'un œil au centre. Les parois sont garnies de boulins superposés.

Chez la "citoyenne Ferron du Quengo" trouva asile durant la Révolution Jeanne Lelièvre, en religion Marie-Constance de Tous les Saints, bénédictine expulsée du couvent de Dol, après refus de serment.

L'hôtel du Quengo servit durant la Révolution de maison d'arrêt et de salle de discipline pour les militaires en garnison à Dol. La mairie s'y installa également de 1820 à 1831. Il fut, par la suite, un moment utilisé comme hôtel des Postes.

LA MAISON DU "COIN RENFONCE"

Au n° 23, en bordure de la "RUELLE DU ROBINET", cette maison en pierre appareillée tire son nom de l'ancienne topographie de la Grande rue. Elle a été intelligemment restaurée, en avril 1960, sous la direction de l'architecte dolois Joseph LEHERISSE.

C'est ici que vécut l'historien et folkloriste breton François DUINE (1870-1924) auteur de savants ouvrages sur l'Hagiographie bretonne et les parlers populaires et connu en son temps comme le "premier érudit de Bretagne". Dans ses "Cahiers de souvenirs" - malheureusement encore inédits mais en lecture à la Bibliothèque Nationale - il a conté les scènes pittoresques de sa laborieuse enfance en cette maison et "brossé l'atmosphère de la ville à la fin du siècle dernier.

Dol doit encore à François Duine de très nombreux ouvrages d'histoire sur ses fondateurs, son évêché, ainsi qu'une "Histoire civile et politique" définitive.

Sa cité natale, ainsi que Rennes, a donné son nom à l'une de ses rues.

Il existe à Dol une "Association François Duine" qui se consacre aux recherches historiques et folkloriques.

LA MAISON DE "LA GUILLOTIERE"

 

guillotiere av.jpg
début XX e siècle

guillotiere-testard.jpg
dessin docteur Testard,

vue de la cour intérieure.

guillotiere-c.JPG
la maison de "la guillotière"
dans les années 70.

Cette belle maison à tourelle du XVIe siècle située au n° 27, présente sur la rue un porche soutenu par deux piliers polygonaux en granit, à chapiteaux finement décorés.

Elle renferme un très tel escalier de pierre à vis et une cachette qui fut utilisée durant la Révolution et lors de l'occupation allemande.

Son jardin surplombant l'ancienne ,douve, ses murs envahis de lierres sauvages, le mystère qui semble rôder autour de cette demeure étrange lui créent une atmosphère à laquelle furent sensibles le romancier ROGER-VERCEL et le poète Théophile BRIANT.

Certains ont voulu voir dans son nom celui de GUYOT.

On connaît à Dol, au XVIe siècle, un chanoine Guyot, procureur du Chapitre, qui fut chargé, en 1537, de porter à Madame de Coëtquen la ceinture de sainte Marguerite que possédait le trésor de la cathédrale. Cette ceinture avait la propriété, dit-on, de faciliter les accouchements et était très recherchée à ce titre.

Avant la Révolution la "Guillotière" appartenait aux Saint Pair de Carlac. Jean Joseph fut tué en 1758, la veille de la bataille de St Cast contre les Anglais, en allant, à la tête d'une troupe, rejoindre l'armée française. Son fils, Jean Joseph François, né en 1754, émigra en mai 1791, peu avant la fuite de Louis XVI à Varennes et mourut à Jersey, en décembre l803. Il n'avait qu'une fille, Marie-Reine, née le 3 septembre 1779. Rentrée de Jersey, elle épousa en 1801 Ferdinand, Constant FERRON de la SIGONNIERE, le fameux chef chouan "SAIGNE-PARTOUT".

Mise sous séquestre comme bien d'émigré, la "Guillotière fut habitée par le citoyen Etienne Georges, officier de santé y commandant de la garde nationale de Dol, qui fut le principal héros de l'affaire des "crapauds bleus" de Pont-Gallou et procéda à l'arrestation de l'abbé Joseph Toullier de la Villemarie, frère du jurisconsulte.

Vendue nationalement "la Guillotière passa dans les mains de Pierre Charles Le Poitevin de la Crochardière et de César Henry de la Pigannière de Courcelles. Elle est depuis 1832 dans la famille Rouault,

En juillet 1960 une galerie historique a été ouverte dans cette demeure.


LA MAISON DES "TROIS BECASSES"
 

troisbecasses.JPG anciennes maison de le "rue Wagram", aujourd'hui "grande rue".
En premier plan la maison des "trois becasses"

Au n° 33, la maison des "Trois Bécasses" qui porte la date de 1617 présente une façade en granit appareillé avec une corniche modillonnée et trois gerbières à frontons arrondis.

Le linteau de sa porte est sculpté d'un ovale figurant en relief deux gants et deux "bécasses posées en écartelure.

becasses-testard.jpg dessin docteur Testard, linteau sculpté.

Dans cette maison naquit en 1752 le jurisconsulte Charles-Bonaventure TOULLIER, commentateur du Code Napoléon. Une plaque commémore cet événement. Toullier fit ses études au collège de Dol. Docteur en droit, professeur agrégé, doyen de la Faculté de Droit, affilié à la Franc-maçonnerie, il fut membre du Directoire du District de Rennes, juge au Tribunal criminel et Président du tribunal de Dol. Sans culotte modéré, il évita les excès et protégea de nombreux suspects dont son frère le Grand'vicaire de Dol, l'abbé Toullier, souvent compromis.

En 1790, le District de Dol tint provisoirement ses séances dans cette demeure.

 

AU NORD :

LA "GRANDE PIROTEE"

Au n° 40, la maison de "La Grande Pirotée" (ancienne auberge). Cette maison fut reconstruite en 1783.

 

LA "COUR CHARTIER" ET L'HOTEL DE "PLEDRAN"

 

picrel.jpg a droite du café Picrel, belle maison disparue.
rbcapic.jpg dessin de Robida.

Aux n° 30 et 32. En dépit des fables à l'usage des touristes non avertis, la cour "Chartier" tire tout simplement son nom des anciens propriétaires, la famille CHARTIER, l'une des plus notables et des plus anciennes de Dol.

On cite déjà en 1504 un chanoine Guillaume CHARTIER, procureur des testaments à 1'Officialité de Dol, et, en 1563, un écolier dolois Mathurin CHARTIER, célèbre aventurier et conspirateur, qui inquiétait fort Catherine de Médicis.

Le nom est d'ailleurs fréquent dans les registres paroissiaux de Dol à la fin du XVIe siècle.

L'origine de la déformation du nom en cour des "charretiers", employée seulement depuis un siècle, vient de la présence, sur la droite en entrant, d'un modeste bâtiment servant jadis d'écurie. Ce bâtiment aujourd'hui disparu, figurait au plan cadastral de 1803.
Elle s'ouvre sur la rue par un vaste porche à poutres apparentes, soutenu par un pilier rond en granit avec chapiteau à décoration végétale.

On y voit une porte en plein cintre et un portillon en accolade orné de choux frisés.

pledran-testard.jpg dessin docteur Testard, hôtel de Pledran.

Au fond de la cour se trouve l'HOTEL DE PLEDRAN, construit au début du XVIe siècle.
Il possède une tourelle polygonale renfermant un escalier de pierre à vis et deux jolies fenêtres en accolade dont l'une avait autrefois une croisée de pierre et est ornée d'un écusson en pointe sommé d'une crosse et posé dans un polylobe.

Ce sont les armes de la famille de PLEDRAN : d'or à 7 mâcles d'azur : 3, 3, 1.

macles-testard.jpg dessin docteur Testard, les macles des Pledran

Face à l'hôtel on remarque un puits, commun avec une maison voisine.

Mathurin de PLEDRAN fut évêque de Dol de 1504 à 1523. Il entreprit, à la cathédrale, la restauration de la grande verrière du XIIIe siècle ainsi que la construction de la tour nord.

On lui doit le premier bréviaire imprimé à Dol et un curieux recueil de statuts synodaux.

Il s'efforça de ranimer le pèlerinage au sarcophage de Saint SAMSON qui valaît à la cité et à son église de nombreuses et fructueuses visites.

Son cousin Jean de PLEDRAN, chanoine et chantre de Dol, son frère Jérôme de PLEDRAN, chanoine de Dol, ainsi que trois autres parents : Pierre, Jean l'aîné et Jean le jeune, durent habiter cet hôtel familial.

En passant du côté de chez les Plédran

LA MAISON DE
"l'IMAGE SAINT-MICHEL"
 

rbbaz.jpg La première maison est "l'image Saint-Michel" reconnaissable a son pilier central à vis, suivie  de "La croix Verte" et de la maison du "Grand Paradis". dessin de Robida.

Au n° 20, la maison de "l'Image Saint-Michel", Cette maison, jadis l'une des plus pittoresques de la ville, fut démolie par l'entrepreneur de T.P. Lebreton. Son pilier à vis fut offert au musée des Beaux-Arts de Rennes par Ange Aubrée, gendre de  Jean Lebreton.

 

LA MAISON DE "LA CROIX -VERTE" ET SON CELLIER "L'ENFER"
 

croixverte.JPG la maison de "la croix verte" années soixante dix

Au n° 18, derrière la maison de "La Croix Verte" dont le couloir pavé renferme un enfeu en cintre surbaissé encadré dans un arc à volutes, se trouve une belle salle romane connue sous le nom de "l'enfer".
Trois piliers cylindriques munis de chapiteaux à décoration végétale soutiennent six voûtes d'arêtes.
Cellier, dès l'origine, il est peu probable que cette salle fut utilisée comme chapelle par les religieuses Visitandines établies à Bol, en 1627, par l'évêque Antoine de Révol, dans un couvent provisoire, puis par les Bénédictines de la Trinité qui leur succédèrent en l634.
A la Révolution ce cellier servait d'atelier à l'imprimeur de l'évêché de Dol : Arnauld CAPERAN, qui a laissé un nom dans l'imagerie populaire bretonne.
Le nom d'ENFER viendrait de la proximité de cet atelier avec la maison voisine des patrons "Le Grand Paradis".
Ce cellier servait de chai dans les années 60. On y vendait à Bol une "liqueur de l'Enfer".

Les fouilles du logis de la croix Verte et du Donjon :

EN 1963...

Le Logis de la Croix-Verte n'est plus qu'un taudis.

La maison, dite du Donjon, offre le triste spectacle de ses ruines. Seul, le souvenir de ses légendes donne une âme à ce que nos contemporains de ce XXe siècle ont baptisé « cour des miracles », cet ensemble où ont logé de pauvres gens, acteurs inconscients de ce vandalisme étalé sous nos yeux.

Patiemment, mais sans répit, seul au milieu de l'indifférence quasi générale, le déblaiement d'abord, puis la restauration et les fouilles ont redonné à ce misérable quartier, un visage que l'on croyait anéanti à jamais. Les visiteurs affluent par milliers apportant le témoignage de leur encouragement pour cet effort digne de l'époque médiévale.

25 mars 1971...Aujourd'hui, il est possible d'établir un premier bilan historique :

Vers le début du IXe s. les chanoines titulaires de l'Eglise Métropolitaine Bretonne de Dol vivent en communauté monastique chacun dans leur maison et sans être cloîtré, dans cette rue Ceinte qui prolonge la cathédrale. La maison du Donjon est au centre, côté sud. Les murs de clôture donnent sur la Cité qui s'édifie.

Bientôt, ce seront les Croisades et les grands pèlerinages. Au retour de Terre Sainte, un évêque décide de construire une maison hospitalière pour y loger les pèlerins du Mont-St-Michel et du TRO-BREIZ. Saint-Samson, patron de Dol, est l'un des sept saints de la grande troménie Bretonne à laquelle doit participer tout chrétien qui veut mériter le ciel (Jean V, Duc de Bretagne, accomplit ce pieux pèlerinage en 1419, après sa guérison de la rougeole). Ainsi fut construit le Logis de la Croix-Verte et son incomparable salle romane de l'ENFER.

Puis ce fut 1233. Jean III, Comte de Dol, et Gédouin, son fils se révoltèrent contre Pierre de Dreux, duc de Bretagne, lequel envoya Norman, sire de Québriac, sénéchal et maréchal de Bretagne, mater les contestataires. Après quelques jours de siège, prit la ville, fit raser le donjon et combler les fossés.

En 1487, Gilbert de Bourbon, Duc de Montpensier, prend d'assaut la Ville de Dol, alors gouvernée par Esprit de Montauban. Les soldats de Louis XI occupent à nouveau la ville après de nouvelles destructions. Le donjon est détruit, ses ruines servent de carrière de pierres et de dépôts à ordures. Peu à peu, cles-ci définitivement recouvertes sont transformées en jardin. La maison canoniale est
partiellement restaurée, et on édifie en son centre une tour d'environ 20 m de haut qui portera désormais Ie nom de
Donjon.

Cette maison canoniale subit une nouvelle destruction en 1590 (guerre de la Ligue). Partiellement restaurée après 1593, la partie supprimée côté sud, servit à agrandir cour et Jardin. Cela subsista jusqu'au début du XXe s. (1903), époque qui vit s'édifier une usine électrique dans les jardins.

En 1924, l'usine change de lieu, un industriel acquiert la propriété, démolit l'usine avec sa cheminée de 32 m de haut, utilise les déblais pour combler fosses et caves et remonter la cour d'environ 1 m afin d'y construire deux maisons d'habitation en parpaings. Les locataires installés dans la maison historique (plusieurs familles) se servent des boiseries murales, des portes armoriées aux armes
des évêques de Dol, des tapisseries, parquets, escaliers Louis XIII, etc. pour bois à feu, les cheminées .u 1er étage étant très belles. Le Propriétaire mécontent, fait enlever les toitures. Tout s'écroule.

Pendant vingt ans (1943-1963), les ruines ne cesseront de s'accumuler.

Par M. Henri Delamaire.

enfer-testard.jpg dessin docteur Testard, le cellier dans les années soixante.

 

LA MAISON DU "GRAND PARADIS"
 

grandparadis.JPG la maison du "grand paradis" aujourd'hui

Au n° 16, la maison du "Grand Paradis" 'ancienne boutique) conserve encore derrière sa façade un pilier octogonal du XVIe siècle. En 1790 elle appartenait à messire Olivier Plaine, prêtre insermenté, ancien vicaire à Notre-Dame de Dol et recteur de Pleine Fougères.
Emprisonné à Rennes en 1792, il fut conduit à Port Malo pour être déporté à la Guyane, mais il s'exila à Jersey où il mourut en 1802.
Ce vieux logis fut loué pendant la Révolution au citoyen Jean Augros, dit Chevalier, marchand, compromis comme fédéraliste (républicain modéré) en juin 1793.
Emprisonné à Rennes il fut relâché avec sept autres dolois.

grandrue.jpg sur cette ancienne photographie du début 19éme, on peut voir "l'image Saint-Michel" avec son porche, suivie de gauche à droite de "la croix verte", "le grand paradis", "le petit paradis"

 

LA MAISON DU "PETIT PARADIS"

petitparadis.JPG la maison du "petit paradis" aujourd'hui

Au n° 14, la maison du "Petit Paradis", voisine de celle du "Grand. Paradis" (n° l6) et de "l'Enfer", a été intelligemment restaurée vers 1930.

Ancienne demeure de l'imprimeur Arnaud Caperan.

Ses sablières sculptées, au premier étage, figurent des têtes de personnages grotesques.

Intérieurement deux colonnes de bois sculptées présentent, en chapiteaux, les mêmes motifs.

LA MAISON DU
"PILIER BLANC"
 

pilierblanc-1.JPG

Au n° 12, la maison du "Pilier Blanc" (ancienne auberge)

 

LA MAISON DU "PILIER ROUGE"

Au n° 10, la maison du "Pilier Rouge" (maison de marchand), la maison actuelle date du second empire.

 

LA MAISON DU "GRAND CROISSANT"

Au n° 8, la maison du "Grand Croissant" restaurée vers 1930 a gardé son cachet ancien.

Elle conserve des sablières sculptées et un petit cadran solaire.

croissants.JPG les maisons jumelles du "grand croisssant" et du "petit croissant"


LA MAISON DU
"PETIT CROISSANT"

Au n° 6, la maison du "Petit-Croissant", (maison de marchand)

maison ancienne non nommée

Au n° 4, maison avec devanture en bois qui cache des piliers du XVI° siècle.

trotteliere.jpg Vielles maisons à piliers, au premier plan "la Grande Trottelière"
suivie du n° 4 et du "Petit-croissant". Musée de Bretagne, non daté.

 

LA MAISON de "La GRANDE TROTTELIERE"

 

troteliere.jpg la grande trottelière

au n° 2 - La grande trottelière (ancienne auberge; une tradition non contrôlée voudrait que Victor Hugo s'y soit arrêté), maison aujourd'hui détruite.

 
   
     
  communication Michel Pelé  

mise à jour : 18/11/2005