Généalogie et Histoire en Pays Dolois

Quelques pages d histoire locale

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Les sobriquets au Pays de Dol

           Autrefois, les habitants de chaque commune du pays de DOL avaient un surnom qui les distinguait de leur voisin. En voici quelques-uns qui ne manquent pas de piquant :

les  " Balletiers"   de Tressé,
on y fabriquait des balais de bourdaine.
les  " Bousinous "   de Miniac-Morvan,
les  " Bouts de Cierge " de Broualan,
les  " Budeaux "   ("Budelles" pour les femmes) de Roz-Landrieux.
Ce nom peut venir de Saint-Budoc, une tradition voulant que ce saint soit originaire de cette paroisse.
les  " Cassoux d'os " de Roz-sur-Couesnon, sobriquet faisant allusion à quelques rixes avec les habitants de communes voisines.
les  " Chaprenas "   de Saint Pierre,
les  " Chevriers "   de  Trans, ou les " Cheuves ",
les "cheuvres" (chèvres) .... On dit les "Cheuves de Trans". Quand les gâs de "Sougea" rencontrent ceux de Trans, ils disent d'après le blason de Sébillot :
_ Quiens, vl'à les Cheuves de Trans ! faout qu' n'en lou fout' eune brûlée...
On dit aussi les "Gourganiers de Trans" ou mangeurs de fèves ...
les  " Chie-en-Hannes "  ou les  " Pattes Noires " de Lanrigan,
les  " Chiens "  de Sougeal.
les  " Chouans "  de Pleugeuneuc  et Baguer-Morvan,
les  " Chouans "  de Baguer-Morvan,
ce surnom remonte à la révolution française, cette commune ayant été le théâtre de nombreux épisodes de la chouannerie.
les  " Chouans "  de Saint-Marcan, cette commune ayant été favorable aux royalistes durant la révolution.
les  " Culs-guennés "  de Cuguen.
les habitants s'appelaient les Cugennais, nom que l'on s'est empressé de déformer en "Culs-guennés".
les  " Fouérous "  de Dol,
allusion aux "fièvres" des marais ?
les  " Fraudous "  de La Boussac et Epiniac,
on cultivait du tabac dans cette région, peut-être l'origine de ce surnom.
les  " Gros Chevaux "  de Combourg,
ce surnom viendrait de ce que les chemins aboutissant à cette commune étaient mal entretenus. De ce fait les cultivateurs recherchaient surtout des gros chevaux de trait seuls capables de traîner les véhicules par ces mauvais chemins.
les  " Gros Gars "  de Marcillé-Raoul,
les  " Hauts Hannés " ou les "Téniers" de Bonnemain,
"Haut Hannés" parce que les habitants portaient autrefois des pantalons courts.  "téniers" venant de tanière parce que ce pays très boisé servait de repère aux animaux de toutes espèces.
les  " Hobe-la-Berne " de Bazouges-la-Pérouze,
pour les hobe-la-berne,  la signification : les "bernes" étaient fabriquées localement avec le rebus, les fils de chanvre de qualité inférieure, mélangés de fils de couleur formant rayures. Les habitants de Bazouges se virent appliquer le sobriquet de " hobe-la-berne" après qu'ils se virent voler leurs couvertures par les chouans.
les  " Houriqets "  de Vieux-Viel,
les  " Houssus "   de Meillac,
la tradition voulait que les gens portaient des cheveux extrêmement longs "houssus" voulant dire mal peigné.
les  " Gourganiers "  de Pleine-Fougères, la "gourgane" est la fève des marais, ce légume était cultivé en abondance à Pleine-Fougères en faisant une nourriture presque exclusive.
les  " Guerzillons "   de Trémeheuc, 
surnom des habitants, guerzillon voulant dire  "grillon", insectes peuplant les landes de ce pays.
les  " Malotrus "  de Noyal,
les  " Marauds "   Les habitants du marais de Dol sont surnommés les  "Marauds".
On peut même dire qu'ils acceptent de bon coeur ce nom puisque en 1947 la coopérative agricole de La Fresnais a pris le nom de "La Maraude". On dit aussi les "Pattes Vasouses" et les "Culs Gueuneus" (les derrières mouillés).
les  " Masses "  de Pleine-Fougères, autre surnom des habitants de Pleine-Fougères faisant allusion à un assassinat commis dans cette commune vers 1825.
les  " Mouchous "  de Sains,
au début du XX° siècle les habitants de Sains vont hériter du surnom de  «mouchoux ».
On raconte que des gens du village du Val aux Bretons, en Pleine-Fougères, volèrent à Sains plusieurs ruches d'abeilles (ou mouches à miel) pendant une nuit. Le lendemain matin, à leur réveil, les habitants de Sains ne furent pas peu surpris de voir les clochetons de leur église couronnés de bonnelles (ruches) vides. Les voleurs furent découverts, mais les volés devinrent la risée de leurs voisins qui les dotèrent du sobriquet de mouchoux. Suite à cette affaire les gens de Sains appelèrent ceux de Pleine-Fougères " les pouces mielloux ", par allusion au vol de mouches à miel
Sébillot dans son Blason Populaire d'Ille-et-Vilaine explique qu'ils étaient éleveurs d'abeilles, mouches à miel, moutes à mié en patois.
les  " Navets " de Cuguen, allusion à une truie qui aurait mis bas dans un gros navet.
les  " Pattes-de-Jas "  ou les "Potiers" de Lourmais, 
(voir Potiers)
les  " Pattes Vaseuses " et les " Culs Gueuneus
(derrières mouillés) du Marais de Dol.
les  " Picotous "  de Lanhélin,
les "Picotous", du fait des carrières de granit et des fameux tailleurs de pierres, les "Picoteux".
Quant aux médisants, qui se piquaient de poésie auprès des bourgeois du coin, ils disaient :
          Les filles de Lanhélin
          sont souvent volages.
          Leurs yeux, bleus comme le lin,
          les font croire sages.

les  " Pottiers " de Lourmais,
jadis on fabriquait des pots de terre dans cette commune.
les  " Pouce-Miélloux "  de Pleine-Fougères, voir "les mouchoux" de sains.
les  " Terrumas " , gens du terrain en opposition aux habitants du marais, habitants hors de l'enclave des marais de Dol.
LES MARAUDS ET LES TERRUMAS
Quand les Terrumâs venaient au goémon, les Marauds leur faisaient un brin de conduite jusqu'à l'Echalais. Et du côté de Ros-Landrieuc, on chantait :
        Trois Maraouds dans un peurtus...
        Trois Budaous qui chissent deussus ..•
        Trois cônilles qui lé deugrattent ...
        Eu l'diable qui lé embarque ...
        Ah! les maoudits Maraouds qu'on l'emm...!
        Ah! les maoudits Maraouds qu'on l'emm..era!

les  " Trottoux "   de  Saint Léger, jeu de mots, ils sont légers donc trottent aisément.
les  " Ventres Jaunes "  de Saint Georges,
surnom donné aux habitants du marais, donné aussi aux habitants du Mont-Dol.
Vient du climat jugé malsain des marais dont les habitants avaient le teint jaunâtre.
Mais aussi :
les "ventres jaunes"  ma grand'mère , marchande ambulante, rencontrait ces marchands normands ( de chevaux ) qui portaient sur le ventre une poche de toile attachée autour de la taille. A la fin de la foire, leur poche ventrale étaient remplis de ces pièces jaunes qui en faisaient baver d'envie plus d'un , surtout ceux qui faisaient de mauvaises affaires et étaient moins bons bonimenteurs. (Jocelyne Boulain-Cadiou).
les  " Ventres Jaunes "  de Sougeal, Sebillot, dans son blason populaire explique qu'on dit les Ventres Jaunes de Sougéal, ou "vent's jaounes d'Sougea" parce que les jupes y sont très courtes.
les  " Ventres de Margatte "  de Cherrueix
, la margatte est la seiche dont on  trouvait très communément les os dans les grèves.
les  " Ventres de Paumelle "  habitants de Pleudihen.
les  " Ventres de Rochettes " d'Epiniac,
en patois on appelle "rochette" le noyau de la cerise, les habitants mangent des cerises à "ventre que veux-tu" et dans leur gloutonnerie avalent le noyau d'où ce nom.

Sobriquets concernant des professions :

Coconniers, marchand d'oeufs qui parcouraient les campagnes de ferme en ferme.
Courroux d'pouchées, surnom du garçon meunier, qui courre les campagnes pour transporter les sachées de farine.
Pelletas, surnom donné aux marins morutiers.
Piverdaine, surnom du bedeau de Dol vers la fin du XIX° siècle.
Pourceliers, marchand de porcs.

d'après les travaux de F. Duine, Ch. Lecomte, H. Coulabin, G. Dottin, T.Le Montréer, P. Lebois, A.F.D. - Rouget de Dol.

Si vous connaissez d'autres sobriquets, n'hésitez pas à nous les communiquer.

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    Voici ce qu'en dit H. Coulabin dans son Dictionnaire des locutions populaires du pays de Rennes :

    Le sobriquet (parfois appelé signorise) , épithète souvent injurieuse ou blessante.
Les paroisses ou communes ont aussi leurs sobriquets, dont l'échange entre elles donne lieu  à  des  rixes sanglantes. Voici quelques exemples de celles qu'elles échangeaient au commencement de ce siècle et qu'elles se donnent encore quelquefois aujourd'hui :

Les poulains d'Argentré,
Les viaux de Bais,
Les oies de Bécherel,
Les pelots de Betton,
Les viaux ou poulains de Domalain,
Les huguenots d'Ercé,
Les caquaires de Feins,
Les sorciers de Fougères,
Les luhauts de Gahard,
Les glorieux (vaniteux) de Gévezé.
Les grignotoux de Janzé,
Les pobiers de Lassy,
Les loups de Mézières,
Les chouans, les bossus, les coqs blancs, de Vitré.

   Ces surnoms qu'échangeaient les gars, surtout à l'époque du tirage au sort, donnaient lieu à des rixes, et  parfois  à de véritables combats de commune à commune. La gendarmerie, et surtout la création des tribunaux correctionnels, en réprimant ces rixes, les a rendues plus rares.  D'autres signorises s'appliquent aux filles de diverses localités. Ainsi,  vous ne serez point dans leurs bonnes grâces, si vous rappelez aux filles de Vezin, qu'elles sont lassées des le matin. Il y a encore certaines plaisanteries traditionnelles qu'il n'est pas toujours bon de rappeler aux filles de Melesse ou à celles de Betton......

 

communication Michel Pelé

 

mise à jour du site : 12-févr.-2006          Contact         retour accueil